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18 mai 2015 1 18 /05 /mai /2015 13:45

L’Afrique, les défis du développement

Le continent africain est l’un des plus vastes du monde, longtemps « terra incognita » avant que les européens se partagent à partir du XIXe siècle territoires et ressources. Les années 1950-1960 sont les années d’émancipation pour les peuples, mais les décennies suivantes sont caractérisées par les difficultés économiques, politiques… Aujourd’hui, l’Afrique connait de profonds bouleversements. Continent riche de ressources au fort dynamisme démographique, L’Afrique s’insère peu à peu dans la mondialisation, mais les défis à relever restent nombreux.

A quels défis l’Afrique est-elle confrontée ? Comment le continent peut-il faire face aux problématiques du développement et de l’insertion dans la mondialisation ?

I). Le Sahara : ressources et conflits (étude de cas p 310-315)

1. Un espace aux contraintes fortes mais riche en ressources p 310

Un espace immense : le Sahara (« désert »), c'est ~ 8,5 millions de km² (soit ~ superficie Brésil), 4 800 km d'Est en Ouest et entre 1 300 et 1900 km du Nord au Sud ; il s'étend donc sur dix pays : le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Égypte, le Soudan, le Tchad, le Niger, le Mali, la Mauritanie (+ le territoire contesté du Sahara occidental).

Un désert aride : c'est un désert par la faiblesse des densités de peuplement (à l'exception du couloir du Nil), un réseau urbain peu développé. Le climat saharien est un climat tropical aride : les précipitations annuelles sont inférieures à 200 mm par an, voire à 100 mm. Les températures atteignent des records de chaleur avec une forte amplitude thermique quotidienne supérieure à 30° C.

Des ressources importantes 1 p 310: minerais (uranium au Niger, fer en Mauritanie, phosphate et potasse en Tunisie et au Maroc...), pétrole et gaz naturel (ex. : Algérie...) ainsi que des grands aquifères fossiles (= anciens et non Renouvelables ; la nappe d'eau fossile a déjà baissé de 25 à 50 mètres selon les endroits entre 1950 et 2000 5 p 311). Le Sahara, source de mythes pour les Occidentaux, est aussi propice à un tourisme d’aventure.

2. Un espace politiquement morcelé et marqué par l'instabilité p 311

Un ensemble politiquement fractionné : le découpage frontalier issu de la colonisation européenne est source de contestations par les populations locales (ex. : fédération touareg), de revendications territoriales (ex. : dossier avec cartes sur le Sahara occidental), de conflits et de mouvements de populations réfugiées (ex. : les Touaregs, opposés aux gouvernements du Niger et du Mali, se réfugient dans le Sud algérien). Les frontières sahariennes ne sont pas des barrières, du fait de l'immensité du désert et des faibles moyens financiers dont

disposent les États sahariens pour les contrôler.

Le Sahara est traversé par de nombreux flux : les mobilités sont orientées vers le Nord : les migrants partent des villes des États sahéliens pour arriver en Europe ou, par défaut, dans les villes de Libye, du Maroc et d'Algérie. Les flux de marchandises concernent des produits légaux (ex. : produits manufacturés européens) et des produits illégaux (ex. : drogue et cigarettes de contrebande vers le marché européen, armes vers les zones de conflits par exemple de Libye vers le Mali en 2013).

Le Sahara est agité par des conflits : rébellions touarègues au Niger et au Mali, guerre au Soudan, conflit du Sahara occidental entre le Maroc et les Sahraouis 7 p 312, actions terroristes d'AQMI (« Al-Qaïda au Maghreb islamique » ; article 6b p 312. À l'origine des troubles et des conflits, on retrouve des convoitises locales pour l'exploitation des ressources (pétrole, uranium...), l'opposition entre les identités nomades et les États qui les combattent, la faiblesse des États...

3. Un espace convoité

Des enjeux géopolitiques et économiques qui suscitent de nombreuses convoitises : zones d’influence, contrôles de territoires, exploitation de ressources (pétrole, uranium, par exemple)... Ces convoitises se manifestent dans les investissements en provenance, le plus souvent, d’autres parties du monde. Cf. le Projet Desertec (voir Dossier 2 p 310) : concept éco-énergétique qui prévoit l'exploitation du potentiel énergétique des déserts (ex. : Sahara) afin d'approvisionner durablement toutes les régions du monde (ex. : Europe).

Ces convoitises s’expriment dans des conflits intra et interétatiques

dont les acteurs sont africains mais aussi extérieurs : les 28 États sahélo- sahariens, les populations locales nomades (Touaregs, Sahraouis) et sédentaires, les trafiquants de toutes sortes, les groupes terroristes, les FMN (ex. : Areva au Niger 3 p 311 ), les Européens, des Chinois de la République Populaire de Chine (directeurs et contremaîtres de mines ou d'usines... Les espaces les plus secoués par les violences sont les marges nord des États sahéliens. Ces espaces situés loin des capitales installées dans les parties « utiles » des territoires nationaux (c'est-à-dire des régions agricoles et peuplées) sont des marges dominées par des intérêts extérieurs.

II). Le continent africain face au développement et à la mondialisation

1. Une Afrique en marge ?

Une insertion faible dans la mondialisation : le poids de l'Afrique dans les échanges mondiaux demeure faible (moins de 3 %, même chiffre pour les IDE en 2011) et le PIB du continent égale à peine celui de… Tokyo la capitale japonaise. L'Afrique reste avant tout un exportateur de produits agricoles et de matières premières (cf. le réseau des chemins de fer vers les côtes construit par les colonisateurs européens). Sa croissance économique est donc dépendante et fragile (ex. : prix erratiques du café ou du cacao sur les marchés mondiaux). L'industrie manufacturière est peu présente sur le continent africain (moins de 10 % du PIB en moyenne, jusqu'à 15-20 % au Maroc, Tunisie... mais les activités sont souvent liées au textile, où des activités à faible valeur ajoutée...).

L'Afrique demeure pauvre : 390 millions de pauvres en 2009 (avec moins de $1,25 par jour et par habitant principalement dans l'Afrique subsaharienne). Le continent comprend ~ les 2/3 des « Pays les Moins Avancés » (33 des 49 PMA de la planète). Sept des dix pays les plus inégalitaires du monde se trouvent en Afrique Australe. La mortalité infantile est la plus élevée au monde ; On y compte ~ 2/3 des 34 millions de séropositifs (SIDA) de la planète. Enfin, le continent africain est celui qui compte le plus de populations déplacées ou réfugiées ( plus de 17 millions de personnes déplacées, sur les dix pays au monde accueillant le plus de régugiés, 5 sont africains.

2. Peut-on parler d’un « décollage économique » ?

La croissance économique : depuis l'an 2000, la progression du PIB/habitant a été de + 4 %/an. On trouve en Afrique ~ un tiers des réserves minérales mondiales (ex. : 40 % pour l'or). Les télécommunications (ex. : 500 millions d’abonnés au téléphone portable en 2012 ; carte des réseaux en 2012) ont grandement progressé (ex. : FMN sud-africaine Vodacom). L’Afrique subsaharienne (= au Sud du Sahara) a enregistré une augmentation des IDE en 2011 de ~ 25 %. Des Portugais (l'ancienne puissance coloniale, aujourd'hui en crise) émigrent vers l'Angola et son boom pétrolier. Six FTN sont ainsi aujourd'hui dans les classements mondiaux, comme les entreprises :

- SASOL : industrie chimique ( AFS)

- BIDVEST: service distribution ( AFS)

- Aspen Pharmacar: Paharmacie (AFS)

- Naspers: groupe de presse ( AFS)

- El Sedewy Electric: Cables ( Egypte)

L'Afrique et les convoitises géostratégiques : exploitation ou adaptation ?

les riches ressources sont largement exploitées par les FMN dès la colonisation européenne de la fin du 19e s. Par ailleurs, stimulé par la forte hausse de la population, le marché africain est en forte croissance. Le continent est donc un enjeu pour les puissances établies et émergentes, dont, en particulier, les États-Unis d'Amérique et la République Populaire de Chine (RPC) mais aussi l'Union européenne, la France, le Royaume-Uni, l'Inde... Dans cette « course à l'Afrique » , les entreprises d'une Chine, qui a besoin de matières premières, qui peut investir immédiatement des capitaux importants, anticolonialiste, peu regardante en matière de démocratie ou de corruption, progressent rapidement : ce n'est pas une exploitation prédatrice à sens unique ; c'est aussi une rapide et active adaptation de la part des élites africaines aux réalités et avantages de la mondialisation. Le commerce Chine-Afrique dépasse $200 milliards en 2012, un million de Chinois se sont

rendus en Afrique en 2011 mais également environ 500 000 Africains ont voyagé en RPC. De grands chantiers sont en cours, comme par exemple, le nouveau port de Djibouti ou la LGV de Tanger à Casablanca (Maroc).

Une effort d'intégration économique : la part des échanges entre pays africains n'est aujourd'hui que de 8 %. En juillet 2010, la Communauté d'Afrique de l'Est a officiellement lancé son marché commun. L'Afrique est

engagée dans la mise en place, en juillet 2014, d'une zone de libre-échange économique composée de 26 pays, d'une population de 525 millions d habitants.

3. D'immenses défis

Une « économie de rente » à l'origine d'une croissance « distordue » :

L’essor du PIB résulte surtout d'une « économie rentière » (cf. livre de 2008). C'est une économie exportatrice de produits agricoles et matières premières. Les bénéfices touchent peu la population et sont monopolisés par une classe politique corrompue au style de vie somptuaire. Les États africains, souvent artificiels (ex. : frontières issues des empires coloniaux) et récents, sont essentiellement des bureaucraties de redistribution des ressources au profit d'élites politiques et de leurs clientèles (liens mafieux, religieux, ethniques tribaux, familiaux...). Jusqu'en 1991, de nombreux États (ex. : Algérie, Éthiopie...) avaient d'ailleurs choisi des « voies socialistes de développement » inspirées de l'URSS. La situation de rente, accentuée par la colonisation

européenne des 19e-20e s., engendre un certain blocage politique et social qui, selon de nombreux spécialistes, est l'obstacle principal au développement. La situation des entrepreneurs est d'ailleurs difficile dans un contexte de corruption et d'instabilité politique, juridique et fiscale.

Cette croissance « distordue » accentue les inégalités : aussi bien sociales que spatiales et ce, à toutes les échelles géographiques (exemple : bidonvilles issus d'un exode rural effréné - une ville comme Nouakchott

regroupe à elle seule 50 % de la population de son pays, la Mauritanie !).

Une libéralisation politique réelle mais limitée : même si nombre de régimes dictatoriaux ou totalitaires ont disparu, la vie politique africaine reste assez peu démocratique : autocraties au Zimbabwe (Robert Mugabe président depuis... 1987 !) ou au Burkina Faso, violences politiques, élections truquées ou coups d’État, guerres civiles/extérieures (ex. : République Démocratique du Congo)... En Afrique du Nord, l'espoir de démocratisation lié au « Printemps arabe » de 2011 marque, en 2013, le pas (ex. : rôle toujours essentiel de l'armée en Égypte). C'est la région du Monde qui compte le plus d’États fragiles (ex. : Mali) ou « en déliquescence » (ex. : Somalie) • Une forte croissance démographique : la population africaine a été multipliée par 4,5 depuis 1950 ; elle atteindra, probablement, deux milliards vers 2050. La seule population urbaine a été multipliée par 13 depuis 1950 !

Le problème alimentaire : les agricultures ont peu progressé dans le domaine des cultures vivrières destinées à approvisionner les villes. Une partie de l'alimentation est importée. Moins de

60 % de la population africaine à accès à l’eau potable. La salinisation des sols (= sel), l'avancée du désert (ex. : Sahel), les guerres surtout affaiblissent le potentiel productif africain, sans oublier les conséquences croissantes du réchauffement climatique (ex. : sécheresses, inondations... ; Ex. : en juillet 2011, la corne Est de l'Afrique a été frappée par une importante sécheresse, plus de 12 millions d'habitants ont été touchés par la famine

Conclusion

• Du point de vue des défis du développement, deux espaces se singularisent : caractère d'« isolat » de l'Afrique du Nord par rapport au reste du continent (relative « barrière » du Sahara, différences ethniques Arabo-berbères/Noirs, religieuses Islam/Christianisme/Animisme, net décalage des niveaux de développement économique et de l'avancée dans la transition démographique... - cf. le « Printemps arabe » de 2011 limité au Nord du Sahara) ; de même pour l'Afrique du Sud mais avec une différence fondamentale : « puissance émergente » sans doute (mais son appartenance aux BRICS est considérée comme non justifiée par le financier de goldman Sachs, inventeur même du concept,Jim O'Neill ), elle se veut (mais une faible croissance économique relative, les tensions socio-ethniques et les échecs internes jettent un doute sérieux) le « moteur » économique et, surtout, un modèle pour l'Afrique (du moins subsaharienne) voire son représentant au niveau mondial.

L'obstacle majeur au développement africain demeure l'instabilité politique qui se manifeste par : la corruption et le clientélisme, la faiblesse du cadre juridique et fiscal, les prises de pouvoir par la force, les élections truquées, les guerres civiles et extérieures surtout... En plus du contexte de grande pauvreté, les racines sont certainement culturelles (des comparaisons statistiques avec d'autres régions/pays pauvres de la planète semblent montrer une instabilité politique plus grande en Afrique). Cependant, le « décollage » économique depuis le début des années 2000 (ex. : en 2013, c'est le Continent qui devrait avoir la plus forte croissance économique) semble indiquer que les mentalités africaines changent positivement

Orientations pour le baccalauréat

Les sujets de composition suivants sont envisageables :

Le Sahara : ressources, conflits.

Le continent africain face au développement et à la mondialisation.

Un croquis peut être demandé :

Le continent africain : contrastes de développement et inégale intégration dans la

Mondialisation L’analyse d’un ou deux documents (cartes, textes, images...) peut être demandée à L’examen. carte du livre p 327.

Légende carte Afrique, un continent marqué par les contrastes de développement et l’inégale insertion dans la mondialisation.

Un continent marqué par les contrastes de développement…

…Ce qui rend l’insertion dans la mondialisation complexe en dépit d’atouts importants…

…ce que les flux et dynamiques traduisent à toutes les échelles, faisant de l’Afrique une périphérie en marge de la mondialisation.

L'Afrique, les défis du développement

Cette carte proposée sur un site à des éléments de pertinence mais reste critiquable quand au choix de certains item. Les états touristiques par exemple... Les deux parties sont à retenir si vous êtes juste en temps de réalisation.

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